Paul Dardé naît à Olmet près de Lodève (hérault) en 1888, fait des études chez les Frères des Écoles Chrétiennes à Lodève jusqu'à l'âge de 13 ans, puis une tentative au Petit Séminaire, abandonnée au bout de deux mois. 

Sa vocation artistique se révèle tôt, il s'essaye à la sculpture. Max Théron le graveur lodèvois, professeur de dessin au lycée de Lodève, le prend sous sa houlette, lui enseignant avec bonheur le dessin et la gravure. La curiosité du jeune homme, sa passion pour l'histoire humaine, le poussent à lire les Evangiles, l'Apocalypse de St Jean, la Bible, Dante, Shakespeare… 

Lors de son service militaire à Montpellier, ses supérieurs l'autorisent à suivre les cours du soir de l'École des Beaux-Arts. Il y obtient plusieurs prix et une bourse pour un voyage en Italie. Durant trois mois, ce fut l'enchantement : Venise, Bologne, Florence et Rome, couchant à la belle étoile et vivant en spartiate pour prolonger ce séjour. 

A son retour, il va aux Beaux-Arts de Paris. Son professeur Injalbert le verra un mois et demi. Rodin le prend dans son atelier, il y reste trois jours! 

Il sculpte "L’éternelle douleur" en 1913 (Musée d'Orsay). Vient la guerre de 14, il part pour le front où il est brancardier. Il est réformé, rentre à Montpellier où il sculpte "Jeanne d'Arc", puis deux pleureuses pour une tombe du cimetière St Lazare. Il commence la série des Monuments aux Morts. 

    Au Salon de 1920 Dardé reçoit le Grand Prix National des Arts. Cette distinction fera de l'artiste une éphémère vedette, la sculpture monumentale du " Faune " est placée  au  Musée Rodin,  puis   dans le parc  du   château de Vizille… En 1925 au Salon des Arts Décoratifs, il expose une monumentale cheminée, en 1930, le buste de Macbeth et l'Homme préhistorique, placé à l'entrée du musée des Eyzies. La statue de René Quinton philosophe et biologiste est inaugurée à Chaumes en Brie en 1931. Au Salon de 1934 : Thais aux Enfers et le Christ aux outrages. 

Malgré ses succès, ses affaires périclitent, son caractère s’assombrit. En 1935, il quitte définitivement Paris, couvert de dettes. Ses œuvres sont saisies, son atelier est vendu aux enchères. I1 souffre alors d'une sorte de délire de la persécution, il en veut à la terre entière et aux pouvoirs publics en particulier, il publie des pamphlets dans les journaux de Lodève et hurle à l'injustice. 

Il s'installe à Saint Maurice-Navacelles, où il retrouve ses racines, se sent chez lui, en paix loin du monde. I1 dessine des centaines de grands dessins. Ce sont des masques aux expressions caricaturales, qui ont pour thème la Chanson de Roland, la Croisade des Albigeois, Dante, Macbeth, Hamlet, la Bible, Attila, les hommes préhistoriques et moyenâgeux, les Mongols, Tolstoï ou Beethoven. Certains serviront à l'illustration de "La Chanson de Roland" éditée en 1931. 

Paul Dardé construit, sans fin, son atelier de Saint Maurice, inconfortable mais avec tout le nécessaire pour la sculpture. Curieuse maison : vastes pièces, terrasses, escaliers, salles obscures et recoins reliés par des arcades. Il capte l'eau de pluie par des tôles qui lui servent de toit et la recueille dans un ancien moulin à vent transformé en citerne. 

    Agé et malade il est obligé de retourner à Lodève, sa femme refusant de rester plus longtemps dans cet inconfort. Il meurt dans la misère le 29 Décembre 1963. I1 est enterré à Olmet.

Principaux monuments et sculptures

de Paul Dardé dans les collections publiques :